Qu’est-ce que la culture française ?

Introduction

Il n’y a pas de culture française, il y a une culture en France et elle est diverse : déclarait Emmanuel Macron le 4 février 2017. La ruse ici est grossière : par l’usage de l’indéfini, le Président de la République retire à un héritage commun son homogénéité et sa singularité. Et c’est bel et bien à dessein : en effet célébrer une culture commune, s’en revendiquer, est aujourd’hui considéré comme dangereux : cela revient soi-disant à faire preuve d’un ethnocentrisme aveugle, à mépriser l’autre, et même à oublier le fait que nous partageons tous, nous autres citoyens du monde, une même humanité. Il paraît alors bien utile d’en revenir à ce que Montaigne écrivait à ce sujet dans ses Essais, au chapitre « Des cannibales » : Il ne peut y avoir de culture qu’en tant qu’elle diffère des autres. En effet, il semble plus raisonnable de penser que cette culture française n’existe que grâce à toutes celles qui nous sont étrangères et que comparer les cultures, les distinguer, ne revient en rien à les hiérarchiser. Celui qui célèbre son héritage est donc bien plus respectueux de ceux des autres que celui qui le nie ou le rejette. Connaître la culture française, en être fier, la faire vivre, serait alors contre toute attente la clé d’un comportement authentiquement citoyen.

Définir une culture

Parler de la culture française en général n’est pas chose facile. D’abord parce qu’elle n’existe pas en soi comme un être substantiel, mais comme qualité d’un être, la France, et qu’elle recouvre une infinité de pratiques, de connaissances, de traditions, et de traits distinctifs, spirituels ou intellectuels. Si l’on isole le mot culture, il désigne un mode spécifique d’être au monde que l’on oppose traditionnellement à la nature et renvoie donc à la fois à une identité plus ou moins pérenne, bâtie au fil du temps, et à la manière sans cesse changeante dont celle-ci s’exprime dans différents domaines artistiques notamment.

On voit d’emblée que le sujet est vaste, et il ne s’agit pas ici de dresser l’inventaire de tout ce qui a bien pu être écrit, pensé, dit ou même imaginé en France. En revanche, la notion générale de culture est celle d’un patrimoine hérité. Un patrimoine principalement moral et religieux, à l’intérieur de tout un corpus de coutumes et de lois, de monuments et de fêtes. Et dès sa naissance l’être humain est constitué l’éternel débiteur de tous ces biens. Peut être qu’en ce sens, réaffirmer ici l’existence sans cesse remise en cause d’une culture spécifiquement française et l’importance pour nous de la garder et de la chérir, constitue une manière d’honorer ceux que nous ne pourrons jamais rembourser, et de faire acte de piété filiale.

Qu’est-ce que la France ?

Il semble tout d’abord logique de tenter de cerner un peu mieux la personnalité même du pays, part essentielle de sa culture, de ses traits caractéristiques. « Si vous aimez la France et son esprit, n’en attendez pas la définition, car cette définition n’existe pas », écrivait cependant Georges Bernanos dans son ouvrage La vocation spirituelle de la France. Et en effet la France comme bien d’autres pays s’est toujours montrée pleine de contradictions et traverse même aujourd’hui une crise d’identité.

On peut cependant s’aider de la littérature pour tenter de répondre à cette question, à l’époque où l’on parlait tout simplement de la France et non de la patrie, qui renvoyait davantage au ciel. On appelait le pays par son nom car on voyait en lui un être vivant, admirable et louable. Le romancier Chrestien de Troyes par exemple, prête à la France les vertus de chevalerie, c’est-à-dire le courage fidèle, et la clergie, c’est-à-dire le goût du savoir. Parallèlement, la douceur lui est également associée, Chateaubriand écrit même qu’il garde une « douce souvenance » de son pays natal, tandis que Joachim du Bellay évoque avec émotion la « douceur angevine ». Douce parce qu’elle est consolatrice, c’est vers la France que dans les chansons de geste les chevaliers blessés se tournent à l’approche de la mort. Mais les Français sont également bien connus pour leur esprit contestataire, et cette idée peut aisément rejoindre ce que Bernanos écrit dans l’ouvrage cité plus haut : « la vocation de la France est de démasquer l’imposture ». Il parle alors d’impostures de l’esprit, et d’une vocation que la France n’aurait pas choisie et à laquelle par conséquent elle ne ferait pas toujours honneur. On pourrait alors penser au ton gouailleur des chansonniers français comme à la verve de nos intellectuels ou encore à l’art d’ériger des barricades, si propre à notre pays. Le Français se passionne pour la dénonciation de ce qu’il juge injuste, et cela fait partie de son identité.

Le génie français

La culture française ne se résume pourtant pas à ces qualités. Elle recouvre tout d’abord une langue, fut un temps celle de la diplomatie et signe de raffinement, imprégnée des humanités classiques. Ces dernières nous renvoient d’ailleurs au sommet le plus triomphal temporellement de la civilisation française que fut le Grand Siècle. Partout la langue française s’impose alors par sa clarté. Jusqu’à récemment apprendre par cœur des vers de La Fontaine ou de Corneille était une pratique ancrée dans les mœurs, et une manière de se poser en dignes héritiers de cette culture. Le développement et par-dessus tout le rayonnement de cette langue est une bonne illustration de ce que l’on peut appeler le génie français, que Jean Dutourd, dans son roman Le feld-maréchal von Bonaparte décrivait ainsi : « pendant plusieurs siècles, le peuple français ne s’est pas pris pour un autre, fût-ce dans son premier âge, alors que la France n’existait pas tout à fait encore. » C’est précisément ce génie qui fit émerger une spécificité française, et ce dans tous les domaines : musique, peinture, cinéma, sport, architecture…Si la France demeure encore aujourd’hui la première destination touristique mondiale, c’est bien que sa culture assure toujours son rayonnement.

Et parmi tous les arts et les traditions apparus en France depuis la nuit des temps, comment ne pas citer pour illustrer ce point sa gastronomie ? Roland Barthes, dans ses Mythologies, écrit à ce sujet : « Comme le vin, le bifteck est, en France, élément de base, nationalisé plus encore que socialisé ; il figure dans tous les décors de la vie alimentaire (…) il participe à tous les rythmes, au confortable repas bourgeois et au casse-croûte bohème du célibataire ; c’est la nourriture à la fois expéditive et dense. » Ainsi, notre art culinaire participe pleinement au génie français : les temps changent, les régimes s’effondrent, les crises sociales et économiques se multiplient, mais le Français, imperturbable, ne se prend pour nul autre et appréciera toujours un bon bifteck.

Cultiver le précieux héritage

Les deux exemples que l’on vient de citer montrent au moins une chose : ce patrimoine est en danger. Il n’est plus si bien vu de consommer de la viande, et il est bien plus utile aux Français aujourd’hui de maîtriser l’anglais plutôt que de déclamer du Racine. Nos traditions disparaissent, la religion qui fut si longtemps celle de la France est traînée dans la boue, et le Français se trouve aujourd’hui dépossédé de son Histoire. Certains se demandent même aujourd’hui si la France et sa culture sont encore vivantes. On pourrait alors leur répondre avec l’historien Jean de Viguerie dans son essai historique Les deux patries : « Mais qu’elle soit malade ou morte, ou morte et ressuscitable, nous en restons les fils (…) Recueillons l’héritage, l’héritage précieux et cultivons-le. Soyons les gardiens de la civilisation chrétienne, de la langue française, de la littérature française, de la civilité française, des paysages français. Nous garderons ce trésor. Il nous gardera. Il sera notre viatique et grâce à lui, je l’espère, nous ne trouverons pas la mort. »

J.P

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