Pourquoi la préférence nationale pour les logements universitaires ? 

Il est des petits scarabées qui, à la moindre occurrence de préférence nationale, se roulent en boule. Effectivement, étudiants, artistes et acteurs méconnus aux tribunes inconnues se mobilisent sur un no pasaran déjà trop éculé. Pourtant, ce sont bien ces gens-là qui bénéficient de subventions aussi grasses par leurs largesses qu’étroites dans leurs répartitions. Et ce sont donc ces gens-là qui, bénéficiant de tout, n’ayant à se plaindre de rien, voudraient que la réalité ressemble à la leur. Or, tous ne profitent pas de subventions. Oui, comme l’histoire est tragique, la vie l’est aussi, et on compte, par exemple, encore 3000 sans-abris à Paris. Il y a de la misère. C’est la crise, dirait-on. Et quand la crise vient, ou lorsqu’elle demeure et qu’on ne l’ignore pas, on privilégie généralement, non pas ses stocks de quinoa et de viande végétale, mais sa communauté. C’est le sens de la préférence nationale, du bon sens. 

I.                 Constat du manque de logement

Faisons déjà un tour des logements. Le parc de logements Crous à caractère social compte 173 430 places disponibles[1]. Comptant les 350 000 demandes (49,55%[2]), c’est particulièrement insuffisant. Comptant nos 675 420 boursiers, ça l’est encore moins (25,67%[3]). Et comptant les trois millions d’étudiants en France, c’est ridicule (5,78%[4]). C’est ainsi qu’une part non négligeable des étudiants à la recherche d’un logement ne finissent non pas en résidence Crous mais dans des appartements du secteur privé, plus chers, guère mieux. À cette situation s’ajoute la grave crise du logement que traversent les plus grandes métropoles. Elle affecte tout particulièrement les étudiants qui n’ont pas les moyens de concurrencer des actifs au salaire bien plus élevé et à la situation bien plus stable. Une étude de l’IFOP place à 55% le pourcentage d’étudiants ayant rencontré des difficultés pour obtenir un logement[5]. Cependant, le président avait conscience de cette nécessité sociale. C’est pour cela qu’il avait prévu, dès 2017, un plan de 60 000 logements Crous qui s’avéra, au bilan (en 2021) être un fiasco 1° un tout petit peu plus de la moitié des logements ont été construit 2° une partie considérable ne vient en réalité même pas de l’État mais du secteur privé. Aussi, des 60 000 places promises par Macron, 36 000 étaient disponibles dont seulement 9 800 dans des Crous ou résidences à caractère social[6]. Un petit pas pour Macron, une chute pour Jupiter.

II.               Les conséquences du manque de logement

Les études sur le sujet sont formelles, la première dépense des étudiants est celle pour leur logement. Il représente en effet en moyenne 44,5% des frais de vie courante des étudiants[7]. C’est d’ailleurs une dépense accentuée lorsqu’ils logent dans les grandes métropoles, qui regroupent la majorité de la population étudiante. Pour un étudiant, l’absence de logement Crous peut se traduire par un temps de transport accentué pour celui qui est obligé de se loger dans la banlieue éloignée (chose particulièrement vraie en Ile-de-France.) Comment réussir efficacement ses études lorsqu’il faut parfois, pour ne pas dire souvent, plus d’une heure pour l’aller -seulement !  Comment les réussir quand l’étudiant est obligé de prendre un emploi à temps partiel ? On peut les réussir, je crois, avec beaucoup de mérite. Mais au prix de bien des difficultés. Aussi, puisque les logements Crous sont à l’instar de la France, c’est-à-dire en crise, c’est du bon sens que les attribuer d’abord aux Français.

III.            Lorsqu’on marche sur la tête

Malgré la crise, les étudiants étrangers en France (13%[8]) occupent pourtant entre 30% et 45% des logements Crous. Une surreprésentation quasiment favorisée par les institutions, comme peut en témoigner l’annonce par le Crous de Bordeaux d’un partenariat avec le Sénégal pour un hébergement prioritaire des étudiants sénégalais[9]. D’après France 3 Aquitaine, on compte pour la rentrée de septembre 2023 (dans le Bordelais) plus de 55 000 demandes de logements Crous pour seulement 10 500 logements disponibles[10]. Un grand manque de place, qui n’aura donc pas empêché Jean-Pierre Ferré, directeur du Crous de Bordeaux, de signer l’accord et de contribuer ainsi à la précarité étudiante.

Marcher sur la tête, c’est aussi devoir réquisitionner les logements Crous pour les jeux Olympiques. Il n’y en aurait que 3000 nous dit-on. Ce qui ne serait pas grand-chose, d’autant plus que 30% des logements sont déjà vacants l’été. Mais voilà, il y a des étudiants qui restent, au grand dam du conseil d’État, notamment parce qu’ils n’ont pas le choix et qu’ils travaillent l’été. Fort heureusement, les étudiants concernés sont accompagnés dans leur relogement. D’ailleurs, ils n’ont qu’à s’estimer heureux car ils bénéficient non seulement de 100 euros d’aide mais surtout de deux places pour aller voir les jeux olympiques, de quoi presque, attirer notre convoitise.

Cc

Lorsque l’inefficacité du pouvoir s’abâtardit à la politique de l’autruche, les problèmes s’accumulent. Ainsi en est-il des logements étudiants. Si la préférence nationale ne prétend pas régler le problème, elle est une première mesure de bon sens. Car en vérité, ceux qui à droite comme à gauche proposent d’autres solutions préfèrent, par couardise ou idéologie, laisser les étudiants français dans la précarité. Et ce, en faveur des étudiants étrangers. C’est la préférence étrangère ! À d’autres donc, cette catastrophe programmée, à d’autres aussi, ces faux logements étudiants construits, à d’autres encore, ces fantasmes de revenus étudiants, et à nous le bon sens, la préférence nationale.

Faust & FmR

Sources externes

[1] https://www.lescrous.fr/les-crous/chiffres-cles/

[2] Nombre de place par étudiant demandant un logement étudiant à caractère social (%) = nombre de logement disponible : nombre d’étudiant en recherche = 173 430 : 350 000 = 0,4955 (*100) = 49,55%

[3] Nombre de place par étudiant boursier seulement = nombre de places disponibles : nombre d’étudiants => 173 430 : 675 420 = 0,2567 (*100) = 25,67%

[4] Nombre de place par étudiant = nombre de places disponibles : nombre d’étudiants => 173 430 : 3 000 000 = 0,0578 (* 100) = 5,78%

[5] https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2023/09/Resultats-de-letude.pdf

[6] https://www.letudiant.fr/educpros/enquetes/crous-la-crise-du-logement-etudiant-profondement-structurelle.html

[7] https://www.fage.org/news/actualites-fage-federations/2023-08-16,DP-FAGE-ICDR-2023.htm

[8] https://www.campusfrance.org/fr/actu/chiffres-cles-2023-64-millions-d-etudiants-en-mobilite-internationale#:~:text=Le%20nombre%20d’%C3%A9tudiants%20%C3%A9trangers,d’%C3%A9change%20(%2B46%25).

[9] Bordeaux : des chambres Crous réservées aux étudiants sénégalais suscitent la polémique (lefigaro.fr)

[10] https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/gironde/bordeaux/crise-du-logement-etudiant-face-a-la-demande-croissante-associations-et-syndicats-reclament-des-mesures-d-urgence-2865008.html

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