Cette question qui ne mérite pas d’être posée tant la réponse est évidente, l’est pourtant par notre époque. Pourquoi la préférence nationale, pourquoi privilégier ses nationaux face aux étrangers ? Comme souvent parmi nous, l’évidence de la réponse est juste et saine, mais face aux bien-pensants, nous avons besoin d’arguments. Le but de cet article est d’en fournir quelques-uns.
La préférence nationale, une évidence économique
D’aucuns savent que nos sociétés sont régies par les terribles lois de l’offre et de la demande. Et le travail est un marché comme un autre. Or, il ne se porte pas bien du tout. Les catégories A, B et C de pôle emploi cumulent en effet un peu plus de 5 millions de chômeurs1 . Cela représente presque 17% de la population active. La France percluse d’une telle situation, il paraît logique, et c’est en tous cas mathématique, que 1° sa population soit prioritaire, afin de diminuer les aides allouées 2° de limiter l’immigration dans un pays déjà surpeuplé pour ce qu’il a à offrir.
« Il n’y a qu’à traverser la rue » disait notre lumière Jupiter. Il y a dans cette affirmation tant de vrai que de faux. Si nous recherchions un emploi pour survivre, nous accepterions n’importe lequel. Or, le Français lambda qui, aujourd’hui a une licence en sociologie ou philosophie, veut un emploi qui lui correspond. Il ne sera donc pas serveur au coin de la rue mais chômeur au bord du lit. D’autre part, ces métiers sont si mal payés par rapport au coût de la vie qu’on comprend le peu d’attraction. On parle souvent de l’inflation, certes, mais on remarque aussi une détérioration des conditions de travail. Pour ne citer qu’un exemple, les Bulgares qui remplacent nombre de Français dans nos vendanges, le font parce qu’ils gagnent en deux semaines l’équivalent de ce qu’est 1700 euros pour nous2 . Si jamais nous avions des vendanges payées à 1700 euros (et non à 500) les deux semaines, Dieu sait que la France entière vendangerait. Mais me direz-vous, jamais les vendanges n’ont si bien été payées. Certes, mais voyez-vous, avant on logeait gratuitement, aujourd’hui on ne loge plus. Avant on offrait, aujourd’hui on déduit. Avant c’était au noir, aujourd’hui c’est normalisé… Tant est si bien qu’il n’y a aucun intérêt à faire les vendanges. Aucun intérêt, excepté pour nos chômeurs. La préférence nationale est alors autant utile pour endiguer le chômage que pour mettre au travail ses nationaux.
La préférence nationale, une nécessité humaine
La misère venue d’ailleurs comme celle de son propre pays est une calamité. Les calamités appellent des réponses à la hauteur de la situation. Mais Madame le prévôt des marchands, trop occupée à confondre le Midas antique avec le service auto, s’avère être une calamité d’un autre ordre. En 2023, on recense 3000 sans-abris à Paris3 . Les centres d’hébergement sont saturés, ne parlons même pas des logements sociaux. Qui en est responsable ? Nos politiques sans aucun doute. Comment peut-on expliquer qu’une demande d’asile prenne un an et demi à être traitée, temps pendant lequel le demandeur touche l’Ada4 et se trouve logé ? Souvenez-vous de Clémentine Autain, adjointe à la mairie de Paris, qui voulait légaliser tous ceux qui venaient en France… Le problème, c’est qu’aujourd’hui, prioritaire est la misère qui touche son voisin. Chez moi -mais peut-être suis-je arriéré- prioritaire est la misère qui touche son compatriote, celui qui vit comme vous, celui qui parle comme vous, non pas une misère exotique qui s’accompagne trop souvent de violences et de mœurs obscures.
Sur le plan étudiant, nous avons 700 000 boursiers nationaux pour 173 000 logements CROUS5 . Mais c’est sans compter les 400 000 étudiants étrangers en France6 . Si tous les boursiers ne sont pas demandeurs de logements, il existe aussi beaucoup de non-boursiers qui en ont besoin. Si, en tout, un million d’étudiants ont besoin de logements, comment attribuer les 173 000 logements CROUS ? Car charité bien ordonnée commence par soi-même, c’est aux Français que doivent revenir ces places. Après tout, être étranger dans la cité a toujours été un luxe qui demande un peu d’argent et de flexibilité. La priorité nationale, c’est donc pourvoir avant toute chose aux besoins de sa population, à commencer par mettre un toit au-dessus de chaque tête.
La préférence nationale, un prérequis moral
Dans toute l’histoire de l’humanité sans doute, on a privilégié les siens aux autres. Les siens, ce sont ceux en lesquels on place naturellement sa confiance et son amitié. Ce sont ceux qui, lorsqu’ils vous voient, esquissent un sourire, lorsqu’ils vous parlent, ne manquent pas de vous taquiner et qui parfois, lorsque vous débattez, sont les premiers à vous contredire. Mais ces tensions ne valent rien, car au-delà d’elles, un lien vous rassemble. Ce lien, c’est la communauté, l’histoire qu’elle véhicule, l’amour que vous lui portez. Or aujourd’hui, nous assistons à un éclatement de la communauté nationale au profit d’une constellation d’autres communautés ; religieuses, ethniques, sexuelles… La préférence nationale est le vecteur du mouvement inverse. Elle rappelle qu’au-delà des différences sur lesquelles sont fondées les communautés d’aujourd’hui, il existe une entité supérieure et bien plus importante qui s’appelle la France. Elle rappelle que face aux autres, nous sommes les atomes d’un seul corps, qui se fréquentent certes sans pouvoir tous se connaître, mais qui partagent indéniablement quelque chose. La préférence nationale ne relève pas seulement du bon sens, elle est morale en ce qu’elle intègre la communauté dans sa conception même pour la régénérer ensuite. C’est ainsi que dans un monde aussi immoral que le nôtre, la préférence nationale est le premier socle d’une refondation morale de notre communauté.
Cc
La priorité nationale consiste donc à résoudre ses problèmes intérieurs. Autant pour l’emploi, où le chômage est endigué, que pour les logements qui limitent le nombre de sans-abri. Elle essentialise la communauté, ce qui permet aussi, dans nos temps troublés, de la régénérer. Dès lors, s’opposer à la préférence nationale entraîne déni (des problèmes qu’elle peut résoudre) et reniement (de la communauté nationale). Cela dit, la préférence nationale seule ne saurait triompher. Il faut l’accompagner de mesures pertinentes comme l’incitation des chômeurs nationaux à travailler ou la construction de davantage de logements assorti d’un durcissement des critères d’entrée et des inspections.
FmR
Sources externes
1 Sur le nombre de chômeurs en France ; statistiques trimestrielles Pôle emploi.
Taux de chômage = chômage (cat. A-B-C) : nombre d’actifs = > 5 076 000 : 30 100 000 = 0,1686 * 100 = 16,86%
https://statistiques.pole-emploi.org/stmt/publication
2 SMIC français et bulgares ; Pour les Bulgares, faire les vendanges et gagner 500 euros en deux semaines, c’est gagner 1,25 fois le SMIC (Salaire : SMIC bulgare => 500 : 399 euros = 1,25.) Pour les Français, c’est gagner 0,36 fois le SMIC (salaire : SMIC français => 500 : 1389 = 0,36.) Si les vendanges étaient payées comme pour les Bulgares, un Français toucherait 1736 euros en deux semaines (SMIC français * taux SMIC bulgare => 1389 *1,25 = 1736 euros.)
Sur le SMIC français et bulgare : https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A16528
Le SMIC sera porté à 398.81 EUR à partir du 1er janvier 2023 – Economie (bnr.bg)
3 Sur le nombre de sans-abris ; Plus de 3000 sans-abris recensés lors de la nuit de la solidarité année 2023.
4 Sur l’Ada ; En quoi consiste l’allocation pour demandeur d’asile (Ada) ?
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F33314
5 Sur le nombre de boursiers ; Chiffes clés du CROUS
Indique 675 000 boursiers entre 2022-2023. L’augmentation du nombre de boursier nous autorise à arrondir à 700 000 pour l’année 2023-2024.
https://www.lescrous.fr/les-crous/chiffres-cles/.
6 Sur le nombre d’étudiants étrangers ; Campus France, chiffes clés 2023
https://www.campusfrance.org/fr/actu/chiffres-cles-2023-64-millions-d-etudiants-en-mobilite-internationale#:~:text=Le%20nombre%20d’%C3%A9tudiants%20%C3%A9trangers,d’%C3%A9change%20(%2B46%25).