Élection présidentielle américaine : pourquoi ça nous regarde ?

Nous connaîtrons au fil de la nuit et officiellement plus tard encore les résultats du scrutin présidentiel américain. Est-ce une élection « comme une autre », qui ne concernerait finalement pas ou très peu l’avenir des Français, et donc qu’il faudrait s’abstenir de commenter ? Nous ne le croyons pas.

 

Si en effet la France n’a pas à se mêler des troubles intérieurs de la société américaine (lorsque l’on connaît la capacité des phénomènes outre-Atlantique à débarquer dans nos campus avant de coloniser notre univers mental, on peut se le demander…), et encore moins de savoir qui est le plus « génial » entre Trump ou Biden, comment ne pas saisir que l’hôte de la Maison blanche configurera d’une manière ou d’une autre le grand jeu mondial ?

 

Quoiqu’en déclin relatif, la puissance américaine reste dominante en bien des domaines, à commencer par celui des forces armées tant dans les dimensions terrestre, aérienne, navale, cyber ou spatiale. De ce point de vue, si vous ne vous intéressez pas à l’Amérique, celle-ci s’intéressera à vous, et plus encore à vos intérêts.

 

Le mandat de Trump aura été celui de la poursuite et de l’accélération du désengagement américain, pas seulement au Moyen-Orient, mais aussi en Europe. En laissant aux États européens une chance de se dégager de la tutelle américaine, l’administration Trump représentait donc une opportunité pour nous. Au contraire, la volonté affichée par Joe Biden de renouer avec un ordre international dans lequel l’Amérique est le leader du « monde libre » et promeut un « libéralisme hégémonique » a de quoi nous inquiéter. L’Irak, l’Afghanistan et la Libye nous ont montré les dangers d’un interventionnisme à tout crin mené au nom du Bien.

 

Par ailleurs, le scepticisme affiché par Donald Trump à l’égard des accords de libre-échange internationaux et de la mondialisation telle qu’elle fonctionne allait et va dans les intérêts de la France et des Français. Avec un président américain friand de « rouvrir » les marchés, et des élites européennes qui se rueraient dans ses bras, nous retomberions dans les errements et les travers désastreux de la « mondialisation heureuse ».

 

Enfin, bien que cela ne regarde pas directement nos intérêts nationaux, nous sommes en droit aussi de souhaiter au peuple américain quatre années supplémentaires d’une présidence lucide quant aux enjeux migratoires et ne promouvant pas un melting-pot planétaire.

 

Pour toutes ces raisons, et d’abord dans le souci des intérêts français, la réélection de Donald Trump serait une bonne nouvelle.

Au-delà de Trump ou Biden, nous restons évidemment lucides sur les États-Unis et leur rôle néfaste en bien des aspects pour notre pays, ne serait-ce que dans l’extraterritorialité de leur droit ou dans leur peu de scrupules à espionner leurs « alliés » que leur confère l’imbrication civilo-militaire des télécommunications.

Communiqué publié par

Commentez

Rejoignez-nous

Abonnez-vous à notre compte Instagram pour suivre la vie de notre mouvement au quotidien.