La Cocarde étudiante et ses alliés italiens et espagnols, le Fuan et Revolutio, vous proposent désormais un point d’actualité sur la situation dans nos pays respectifs. Afin de savoir ce qui se passe chez nos voisins, sans passer par le filtre déformant des médias de masse, pour s’inspirer du meilleur et pour éviter le pire. Bonne lecture !
Article traduit de l’italien au français :
Pour faire une analyse de la situation politique italienne actuelle, une digression est au moins nécessaire, en commençant par le gouvernement Conte I, avec la coalition Movimento 5 Stelle et Lega.
Le gouvernement giallo-verde (couleurs des deux partis) est né de l’accord après les élections générales du 4 mars 2018 entre la force « anti-parti », écologiste et tendanciellement de centre-gauche, le Movimento 5 Stelle, et la Lega, parti de centre-droit et fédéraliste dirigé par Matteo Salvini. Cet accord a duré un an et quelques mois, après que de nombreuses différences et contradictions idéologiques aient conduit la Lega secretary à contester le gouvernement, marquant ainsi sa fin.
Dans la recherche désespérée d’une nouvelle majorité, le Parti démocrate, composé de forces socialistes, démocratiques et progressistes de centre-gauche, se présente et conclut un accord avec le M5S de Giuseppe Conte, donnant naissance au Conte bis, ou gouvernement jaune-rouge.
Dans ce changement continu de perspectives et d’idées pour le pays, une seule force politique est toujours restée dans l’opposition, faisant preuve de cohérence et de caractère : Fratelli d’Italia (FdI), le parti de droite dirigé par Giorgia Meloni.
Le gouvernement dit « pandémique » est tombé en janvier 2021, lorsque Conte a remis son mandat entre les mains du président de la République, démissionnant ainsi du poste de Premier ministre, au terme d’une longue période de tensions avec le leader du parti Italia Viva (Iv), Matteo Renzi.
Ainsi, pour la troisième fois de la législature, un nouveau gouvernement a été formé, cette fois de large entente, dirigé par le banquier et bureaucrate européiste Mario Draghi. Il en résulte un exécutif qui englobe les principaux partis de gauche et de centre-droit, dont Forza Italia (Berlusconi) et Lega (Salvini), à l’exception du parti de droite dirigé par Meloni.
Le gouvernement a réussi à obtenir un vote de confiance grâce à un compromis entre les partis pour la gestion du plan national de relance et de résilience (PNRR), un programme de l’UE connu sous le nom de « Next Generation EU », un fonds de 750 milliards d’euros, dont 191,5 milliards affectés à l’Italie.
Mais si aujourd’hui le pays est gouverné par une large coalition (quand elle est inefficace), au contraire, les Régions gouvernées par le centre-droit sont un exemple vertueux dans la gestion des affaires publiques, avec d’excellents résultats dans la gestion administrative et financière.
Actuellement, le centre-droit, bien que divisé sur l’exécutif, se dit prêt à se présenter uni aux prochaines élections locales et régionales, bien que cela ne soit pas gagné d’avance. Ces derniers mois, en effet, la forte concurrence entre la Lega et Fratelli d’Italia a provoqué des tensions et des rivalités considérables. L’espoir est que, malgré les différences légitimes, le centre-droit parvienne à s’unir pour donner à l’Italie un gouvernement fort de centre-droit.