Constitutionnalisation de l’IVG : une bascule vers l’irrationnel

Enfin. Tous nos problèmes sont désormais réglés : l’interruption volontaire de grossesse (IVG) a été constitutionnalisée. Priorité parmi les priorités pour le président de la République, la grande messe républicaine a été célébrée en grande pompe au château de Versailles, à l’occasion d’un Congrès historique. La Constitution de la Vème République sera bien modifiée. Que n’a-t-on pas entendu et vu : selfies au sein de l’hémicycle, chants féministes, scènes de liesse sur la place du Trocadéro où un écran géant permettait de suivre en direct les débats et le vote final sur ce texte dont on a oublié la gravité. Explosions de joie à l’annonce des résultats, confettis et Tour Eiffel illuminée : la France a-t-elle gagné une troisième coupe du monde de foot ? Non, elle vient de graver dans son texte le plus important que l’avortement était un droit immuable.

Nous ne lancerons pas ici un débat sur le bienfondé de l’IVG en elle-même, sujet bien trop grave pour être disserté en quelques lignes. En revanche, nous pouvons citer Simone Veil, figure incontestée de l’acquisition de ce « droit », et dont les déclarations de 1974 semblent bien éloignées des propos tenus lors de ce Congrès : « Je le dis avec toute ma conviction : l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue. C’est toujours un drame et cela restera toujours un drame. » La vice-présidente RN de l’Assemblée Nationale, Hélène Laporte, a été huée hier pour avoir cité ces mots. Simone Veil insultée indirectement par ceux qui s’en réclament. Quelle triste ironie !

En cinquante ans, nous sommes passés d’un drame à un droit, d’un droit fondamental à un droit constitutionnel. Qu’en sera-t-il demain ? Si nous ne préférons pas émettre d’hypothèse sordide, d’autres l’ont fait pour nous. Comme cette militante féministe, Sirine, qui déclarait peu après le vote : « je ne suis pas satisfaite de la rédaction. Premièrement, parce qu’elle précise « les femmes » donc elle exclue les personnes transgenres, or les hommes enceints et non-binaires sont aussi concernés. » On en rirait si le sujet n’était pas aussi sérieux, touchant à l’intégrité des femmes et de la vie qu’elles portent en elles.

Mais le pire arrive, exigé ce matin par le député NUPES Manuel Bompard. Le coordinateur national de la France Insoumise a demandé « la suppression de la clause de conscience » des professionnels de santé. Il s’agit en réalité d’éliminer «la double clause de conscience » qui s’applique à l’IVG. La loi Veil a ajouté à la clause de conscience générale, qui permet aux médecins de refuser de pratiquer n’importe quel acte médical, une seconde clause de conscience, motivée elle par la morale ou la religion, spécifique à l’avortement et qui concerne l’ensemble du corps médical. Dimanche, le ministre de la Justice réaffirmait pourtant le maintien de ce droit. Néanmoins, nous ne connaissons que trop bien le double-langage en macronie. La suppression de la clause, ou plutôt, double clause de conscience des médecins sera la prochaine étape, sans doute accompagnée d’une extension des délais de recours à l’IVG. 16 semaines ? 18 semaines ? Jusqu’au 9ème mois ? La détermination du commencement de la vie fera sans doute l’objet d’un tirage au sort, cette donnée semblant si fluctuante selon les humeurs et avis des uns des autres.

Il n’est plus possible de débattre sereinement de ce sujet dans notre pays. Une hystérie collective s’en est emparée, condamnant à la mort sociale toute personne qui oserait nuancer, poser des limites ou questionner. La preuve que cette constitutionnalisation n’était qu’une farce, un combat mené contre une menace fantôme. Les comparaisons avec les États-Unis ou la Pologne illustrent une méconnaissance profonde de la vie politique dans ces pays, mais surtout une déconnexion totale avec ce qu’il se passe en France. Le gouvernement aurait pu choisir de répondre aux attentes des Français sur l’immigration, l’islamisme, le pouvoir d’achat, l’insécurité, le changement climatique, les prix de l’énergie, le niveau de l’Éducation Nationale. Mais il préfère fermer les yeux sur ces sujets auxquels font face nos concitoyens, se concentrant sur des actes symboliques comme une constitutionnalisation ou une panthéonisation. On a les victoires que l’on mérite !

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