C’est fait. Députés et sénateurs ont voté en faveur du projet de loi sur l’Orientation et la Réussite des Étudiants (ORE). Parmi les divers éléments qui composent la réforme, celui qui cristallise l’opposition et l’hystérie de tous les syndicats gauchistes ou gauchisants est bien entendu la question de la sélection. Outre le fait que cette dernière mette heureusement un terme à cette folie du tirage au sort – autre nom de la suppression du mérite et du travail récompensé -, elle met au moins temporairement un coup d’arrêt à une funeste logique égalitariste.
En effet, l’idéologie dominante, à l’université mais plus largement en politique, est celle d’une volonté de supprimer toute forme de sélection, de rejeter toute discrimination au sens de distinguer, traiter différemment. Partout cette même ambition d’ôter toutes les barrières et toutes les frontières : du clandestin à l’étudiant, tout le monde doit pouvoir se déplacer où il veut et s’il le veut, faisant fi de toutes conditions d’entrée.Les égalitaristes idiots-utiles de la déréglementation libérale n’en ont pas assez : après la dévalorisation complète du baccalauréat, ils voudraient que ce mal atteigne l’université, dont la Licence souffre déjà grandement. Leur slogan d’un « droit » aux études supérieures « pour tous » n’est que la promesse d’un avenir pour personne. Non, tout le monde n’a pas sa place à l’université, en témoignent les chiffres effrayants des taux d’échec en années de Licence. Oui, l’université a le droit de choisir qui étudiera sur ses bancs.Ne pas vouloir sélectionner, ne pas vouloir discriminer, ne pas vouloir distinguer, c’est traiter les étudiants comme une masse informe, comme une donnée statistique ; c’est préférer la quantité à la qualité. Contre l’égalitarisme qui dévalorise, contre la confusion du mérite et du privilège, contre l’idée d’une université « sans frontières », VIVE LA SÉLÉCTION.