Marlène Schiappa, notre sorcière bien aimée !

Le 2 novembre 2019, un appel de 200 personnalités féministes a fait rire les réseaux sociaux.  Un appel à la réhabilitation des sorcières soutenu notamment par Marlène Schiappa, Charlotte Gainsbourg ou encore Muriel Robin.  On peut esquisser un sourire et s’étonner de voir une ministre parmi les signataires de la tribune lancée par Coralie Miller et Sandrine Rousseau mais n’oublions pas que celle-ci avait déjà défrayé la chronique. Dans une interview donnée au magazine Elle, la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes a fait part de son attrait pour la sorcellerie. Cela fait rire les lecteurs mais la question de la sorcellerie dans milieu féministe n’est pas anodine et ce nouvel obscurantisme progressiste ne date pas d’aujourd’hui.

Aux origines du féminisme sorcier

Nous devons remonter à Halloween 1968 à New-York pour trouver les origines du féminisme « sorcier ».  En effet, c’est à cette date et dans cette métropole américaine qu’est né le W.I.T.C.H. (Women’s International Terrorist Conspiracy from Hell, littéralement Conspiration Terroriste Internationale des Femmes de l’Enfer).  Ce mouvement est composé de militantes féministes radicales et socialistes qui comptent lutter contre le « patriarcat » seules, c’est-à-dire sans les hommes. Tout en se costumant en sorcières, ces militantes se mettent à faire des rituels (certaines militantes les assument comme étant sataniques), s’orientent vers un paganisme dit « moderne » et donnent un culte à Wicca aussi nommée la Grande Déesse.  Après quelques années de militantisme actif, le mouvement disparaît de lui-même mais réapparaît en novembre 2016 à dans le Portland avec les mêmes thématiques, si elles ne sont pas poussées encore plus à l’extrême.

Adoption par le courant « intersectionnel »

Cette courte aventure militante a donné un héritage auprès des mouvements dits « intersectionnels » mais aussi auprès des détenteurs de la doxa.  Ainsi, en 2011 est publié Le guide pratique du féminisme divinatoireécrit par Camille Ducellier et cette dernière réalise en 2016 une vidéo titrée Sorcières queersoù elle compose tous les queers, c’est-à-dire les étranges, dans le monde de la sorcellerie, plus particulièrement du militantisme sorcier. Le 12 septembre 2017, lors des manifestations contre la réforme du code du travail, se compose un étrange cortège de manifestantes.  Celles-ci se proclament être des militantes du Witch Bloc Paris et s’inspirent explicitement du mouvement W.I.T.C.H. en réalisant de nouveau des rituels sataniques pendant leurs manifestations.

En septembre 2018, Mona Chollet, journaliste et chef d’édition au Monde diplomatique, publie Sorcières : La puissance invaincue des femmesdans lequel ouvrage elle établit un lien entre les sorcières de la Renaissance et de l’Époque moderne, et les femmes qui aujourd’hui refusent la maternité.  Mona Chollet développe l’idée que les chasses aux sorcières sont un phénomène de misogynie et que cette identité féminine se doit d’être réappropriée par les mouvements intersectionnels.  Nous avons pu retrouver Ducellier et Chollet en compagnie et en toute complaisance de l’historienne Catherine Kikuchi, maître de conférences à l’université Versailles-Saint-Quentin, sur le plateau de Mediapart Live en octobre 2018 sur la question de la place de la sorcellerie dans les mouvements féministes.

Il n’est dès lors pas surprenant de voir de nouveaux représentants de la doxa et de la nouvelle élite culturelle faire leur une position défendue depuis plusieurs décennies par les mouvements intersectionnels américains. En vérité pas de quoi en rire car ce sujet est tout à fait sérieux pour ces militantes qui s’engouffrent dans un extrémisme malsain et particulièrement haineux.

S’il faut continuer, pour l’instant, à les tourner en dérision car il s’agit d’une arme redoutable qui produit toujours les meilleurs effets sur nos adversaires ; gardons tout de même un œil sur ce phénomène de plus en plus en vogue parmi les jeunes et les étudiants. Le mal sort bien souvent des lieux de savoir !

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